Voici quelques temps déjà, j’ai été indignée d’apprendre qu’il était demandé à nos collègues d’Unimail de la solidarité alors même que la direction avait consciencieusement cassé les équipes, pour ne rien dire des êtres humains…
Ma première réaction a sans doute été qu’il était choquant de la part d’une direction qui a mis des collègues en compétition pour des postes d’exiger ce comportement pour faire face à une crise dont elle est l’instigatrice. Mais ce qui est également très gênant, c’est de ne pas arriver à faire tourner une bibliothèque sans faire ce type d’appel.
La DIS nous a promis efficience et optimisation de la gestion financière et managériale pour justifier son projet. Alors pourquoi diable en appeler à la solidarité ? Simplement parce que c’est la seule façon de pallier aux carences de la restructuration : le manque de participation, le vide abyssal qui se crée chaque jour entre la direction et les employés, la démotivation, l’autoritarisme, mais encore le manque patent de clarté quant aux rôles et responsabilités de chacun.
Prôner la solidarité est non seulement cynique dans un contexte tel que le notre, mais c’est surtout une façon de déplacer les responsabilités, renvoyer la balle dans l’autre camp. Cette solidarité se retourne alors contre les employés plein de bonne volonté : à coups de bonne volonté, le somptueux édifice structurel de la DIS et de son consultant ne s’effondrera jamais.
Que faire alors ? De nombreux billets et commentaires sur ce blog l’ont rappelé : nos valeurs sont des valeurs de services, raison pour laquelle nous exerçons encore une certaine solidarité entre nous. Sur certains sites, au sein de certaines équipes, cette solidarité est devenue sélective. Sélective car humaine, profondément humaine : nous n’aidons pas toujours un collègue débordé ou au bord de l’arrêt maladie pour faire tourner un service, mais simplement parce que c’est quelqu’un que nous apprécions et respectons en tant qu’être humain. Le résultat est pourtant le même, elles tournent.
D’aucuns se demandent s’il convient d’adopter ce comportement, si ce n’est pas un « auto-goal ». La direction tire depuis des mois sur cette double corde : solidarité et sens du service, elle compte là-dessus. N’est-il pas temps de déplacer cette solidarité et de refuser de faire toujours plus (notamment en raison des absences, conséquences directes de la restructuration) avec moins ?
Je m’interroge et j’interroge mes collègues par ce billet, non sans rappeler une définition de la solidarité tirée du Grand Robert de la langue française :
« Solidarité : le fait d'être solidaire; relation entre personnes ayant conscience d'une communauté d'intérêts, qui entraîne, pour un élément du groupe, l'obligation morale de ne pas desservir les autres et de leur porter assistance. »
Bonheur des fusions à Uni Mail et solidarité …
RépondreSupprimerEn 2009, la bibliothèque de la FPSE emploie 15 personnes, celle de l’ETI 4 personnes et celles de SES/Droit/IEUG 33 personnes.
En 2010, avec la fusion FPSE/ETI, on passe de 19 à 16 personnes.
Toujours en 2010, en SES/Droit/IEUG, on passe de 33 à 27 personnes.
En 2011, après la fusion FPSE/ETI/SES/Droit/IEUG, 43 personnes travaillent encore dans la Bibliothèque Uni Mail.
Moralité : sur un total de 52 personnes en 2009, on passe à 43 personnes en 2011.
Cherchez l’erreur !
Par contre la DIS gonfle, gonfle, gonfle …
Moi qui cherchait des informations sur certains contenus de la bibliothèque de l'unige (en l'occurence les rapports de projets de diplôme/bachelor/master/...), quelle ne fut pas ma surprise de "tomber" sur ce blog.
RépondreSupprimerLecture très intéressante, qui démontre les problèmes "internes/organisationnels/humains" que vous connaissez actuellement.
Une solution ne serait-elle pas de proposer vous-mêmes un rapport de réorganisation qui correspondrait à vos attentes ? De ce fait, vous auriez au moins un document susceptible d'être transmis de manière interne et de manière hiérarchique et qui pourrait potentiellement remonter les échelons au delà de la direction...
Quelle fatigue, quel découragement ! Qu'on nous dise une fois pour toutes pourquoi un tel gâchis, il y avait tant d'idées, d'espoir autour de ce projet au départ. "Fatigué d'espérer...". La seule lueur dans ce brouillard est de voir notre beau corps de métier résister à l'absurdité et ça me rend fière d'être bibliothécaire...
RépondreSupprimerEspérons qu'à force de gonfler, la DIS finira comme la grenouille qui voulait être plus grosse que le boeuf !!
RépondreSupprimerA propos d'un rapport de réorganisation...
RépondreSupprimer1) avec tout le temps passé à recoller les pots cassés, c'est compliqué (participer : oui, faire le boulot pour ceux qui sont sensés le faire : non
2) une analyse établie par SES a été remise (signée par la majorité des responsables de site de l'époque) au rectorat en mai 2010 !
3) alors que tous soutiennent nos revendications : population avec la pétition, l'Assemblée de l'Université avec la recommandation, les politiques lors de la séance du Gd Conseil sur le moratoire... l'écoute n'existe pas, pensez-vous vraiment qu'un rapport serait lu ?
Il faut être réaliste : la décision est prise, et nous sommes juste quelques cailloux dans les chaussures de nos dirigeants, les mouches du coche que notre hiérarchie chassent d'un revers de main !
Si nous ne sommes que des cailloux dans les chaussures de la hiérarchie, alors j'aimerais bien voir leurs pieds : ils doivent être en charpie ! D'ailleurs ils ne bougent plus...
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