jeudi 5 mai 2011

Le 1er mai des bibliothécaires

Les visages ont été floutés afin de préserver l'anonymat des manifestants
Pour la première fois cette année, les bibliothécaires étaient représentés dans le traditionnel cortège du 1er mai.

Depuis le rassemblement au boulevard James Fazy jusqu'au stand du parc des Bastions, nous avons pu constater à quel point la situation de nos bibliothèques ne laisse pas indifférent, de la mère de famille avec poussette au retraité, en passant par l'étudiant ou le travailleur (tous secteurs confondus). 
Nous avons recueilli de nombreux témoignages d'indignation quant au sort réservé à nos bibliothèques, autant que de solidarité avec nos actions de résistance et notre demande de concertation affichée sur notre banderole.

 "J'ai lu l'article dans la Tribune", "J'ai vu le reportage sur Léman bleu", "J'ai signé votre pétition" : la population est au fait de ce qui nous arrive. Constater un tel capital sympathie est un encouragement qui nous a fait chaud au coeur !

Au parc des Bastions, pavoisé, ensoleillé, musical, joyeux et militant, mieux encore qu'en cours de cortège, nous avons pu répondre à de très nombreuses questions : "Qu'est-ce qui  se passe ?", "Mais c'est pas encore fini ce massacre ?", "Ils ont bien reçu la pétition, non ?" , "Qu'est-ce qu'on peut faire pour vous ?"

Une lettre ouverte à Véronique Hadengue-Dezael a réuni en moins de trois heures quelque trois cents signatures ! Cette lettre constitue une invitation au dialogue et parviendra prochainement à sa destinataire:
Concerne : réorganisation structurelle des bibliothèques de l’Université de Genève
A l’attention de Madame Véronique Hadengue-Dezael, directrice de la Division de l’information scientifique, Université de Genève.
Madame,
Nous, citoyens contribuables, vous demandons instamment d’écouter le personnel des bibliothèques et de travailler dans la concertation et le respect.
Genève, 1er mai 2011

7 commentaires:

  1. Merci aux collègues qui nous ont représentés :)

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  2. Petit constat intéressant qui en dit long sur les dispositions "d'ouverture au dialogue":

    Un précédent rectorat avait institué un Forum intitulé "Cultivons de dialogue" accessible à la communauté universitaire.
    Une particularité voulue était la possibilité d'anonymat offerte aux visiteurs souhaitant contribuer.
    A l'époque, le résultat ne se fit pas attendre, plusieurs sujets, des discussions sur des thèmes plus ou moins importants ou controversés auxquels le recteur mettait un point d'honneur à répondre, permettant ainsi une forme de dialogue.

    Un rectorat plus récent en ayant décidé autrement, l'anonymat a été supprimé.
    Pire encore, l'historique des Forums a été intégralement supprimé (ou censuré serait plus juste).

    Vous devinez le résultat ? Mort clinique du Forum. 0 messages, 0 sujets, même dans le Forum intitulé "Bibliothèques"

    http://www.unige.ch/presse/dialogue/

    Je crois qu'après des années d'inactivités, ce forum pourrait être fermé purement et simplement.
    A moins qu'il ne serve de prétexte à affirmer une "ouverture au dialogue" mais dans ce cas, de grâce cessez cette mascarade qui n'est autre qu'une insulte à notre intelligence.

    Avec plus de 25'000 visiteurs le "Blog des bibliothécaires de l'Université de Genève" est une initiative qu'il faut saluer et qui en plus est faite dans un bon esprit.
    Bravo! Longue vie à ce Blog, souhaitant qu'il devienne rapidement sans objet pour les bibliothèques de l'Université de Genève, auquel cas il pourrait être avantageusement recyclé en Blog pour Cultiver le dialogue à l'Université de Genève.

    Un grand MERCI à toutes et tous nos bibliothécaires qui accomplissent quotidiennement un travail formidable. J'espère sincèrement qu'un dialogue permettra de renforcer ce sentiment auprès de ceux qui peuvent en douter et ainsi d'imaginer les bibliothèques universitaires de demain avec toutes les opportunités que cela comporte.

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  3. Que les manifestants souhaitent être "floutés" afin de ne pas s'exposer à d'éventuelles représailles donne une bonne idée du climat de confiance qui règne au sein des bibliothèques de l'Université de Genève !

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  4. Je suis étudiante en première année en faculté de lettres, et j'ai appris seulement hier le sort que le rectorat (si j'ai bien compris) veut faire subir à nos bibliothèques.
    Je suis profondément scandalisée par cette idée de réorganisation! Car non seulement cela veut dire que l'administration de l'université a un intérêt moindre pour ses bibliothécaires, mais c'est aussi qu'elle n'a que faire des étudiants et même du savoir!
    Au-delà de fait qu'elle veut supprimer des emplois qui sont essentiels pour le fonctionnement de l'université et pour le travail des étudiants, le fait qu'elle veuille transférer les 2/3 des collections en magasin (corrigez-moi si je me trompe, car malheureusement, je n'ai pas l'impression que l'information à propos du sort des bibliothèques et des bibliothécaires passe très bien chez les étudiants, en lettres en tout cas) signifie qu'elle dévalorise l'utilité des livres: pour les étudiants, ne pas avoir accès directement aux livres, cela veut dire des recherche d'informations qui demande plus de temps et d'énergie, surtout sans l'accompagnement des bibliothécaires. A l'heure où l'on se demande si l'informatique ne va pas remplacer les livres, l'université devrait être la première à facilité l'accès à ceux-ci!
    Je vous exprime donc tout mon soutien et espère de tout cœur que vous réussirez à obtenir gain de cause. Je pense que beaucoup d'étudiants pourraient vous soutenir, mais il faudrait peut-être leur faire passer l'info (peut-être est-ce le cas, mais habitant en France, je n'ai pas vraiment accès aux médias genevois, par contre, comme beaucoup d'étudiants, je passe beaucoup de temps dans les bibliothèques, ce sont donc les affiches sur les portes de celles-ci qui m'ont intrigués, puis j'ai trouvé un tract sur une table de la salle Thibaudet ce matin, qui m'a permis de mieux comprendre la situation)

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  5. A l'heure d'Internet et de la société de la connaissance, le rôle fondamental des bibliothécaires est appelé a se renforcer significativement aussi bien pour les étudiants que pour les chercheurs.
    Comment le rectorat entend il envisager cette mission ? Toute la question est là. Manifestement la voie prise actuellement n'est pas digne d'une démarche scientifique, rigoureuse et visionnaire qui devrait prévaloir dans une institution de ce type.

    Merci de nous donner l'opportunité de vous remercier et de contribuer au débat sur cette question importante pour l'université.

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  6. Il est vrai (en réponse à l'étudiante de Lettres) que les actions se sont plus concentrées sur UniMail, qui était le premier site concerné et qui a tout vu : des postulations à son propre poste (puis correctif), le déplacement de la collection de la médiathèque ailleurs (puis changement d'orientation), la fusion des bibliothèques facultaires ou d'instituts dans une entité "site" (ETI, SES, FAPSE, DROIT, Institut Européen, Médiathèque), etc... La priorité se porte sur les sites "en projet" (mais peut-on vraiment parler de projet ?). Sachez que le blog change presque tous les jours et est l'outil privilégié de la diffusion de l'information (après des mois de désinformations et de surdité) pour tous. Il est probable, si malgré toutes les recommandations, oppositions, l'ambiance délétère, qu'en cas de mise en place de cette réorganisation sur le site Bastions, des actions seront menées plus localement dans les bibliothèques concernées directement.
    Merci donc de diffuser à votre échelle l'adresse de ce blog, par exemple. Et un grand merci pour votre soutien.

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  7. Je trouve très "gentillets" les termes utilisés dans cette lettre à Mme Hadengue. Car c'est bien l'INCOMPETENCE de Mme Hadengue qu'il faut mettre en exergue. Ce projet est bien trop lourd pour ses épaules. Sans ENVERGURE, sans VISION, avec le leadership d'un hanneton, à la botte d'un CONSULTANT ayant toute IGNORANCE de la complexité de notre métier, elle n'a réussi qu'à braquer les bibliothécaires de l'Université. Ceux-là mêmes qui voudraient faire évoluer leurs bibliothèques !

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